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Le journal des Conférences
10 juin 2011

Brigitte, 22 ans, journaliste autoproclamée.

Le journalisme participatif et le journalisme citoyen, deux nouvelles alternatives pour répondre au ras-le-bol exprimé par les lecteurs traditionnels. Certains lecteurs s’estiment ou sont réellement plus experts que d’autres. Ils s’autoproclament, journalistes.

 

Certains lisent les journaux avec la frustration d’en savoir plus sur le fait traité ou d’être en désaccord avec les journalistes sans pouvoir l’exprimer. Sur Mediapart, Rue89..., on retrouve des lecteurs qui cherchent une évolution dans leur relation avec le médium ainsi qu’une nouvelle offre journalistique présentant une information autonome et fiable. Mais ce lecteur s’accomplit aussi lorsqu’on lui donne la possibilité de s’exprimer, de réagir ou d’écrire. Les sites de journalisme participatif s’adressent à une sorte d’élite intellectuelle qui cherche à entretenir une relation avec le journaliste afin de faire entendre ses compétences, ses connaissances ou juste son avis.

 

Pierre Haski de Rue89, explique que le lecteur dispose sur les sites de presse en ligne de fonctionnalités qui lui permettent de sélectionner sa propre hiérarchisation de l’information, « sa propre une » et son propre profil peut parfois être sollicité pour participer à un article par le journal. Ainsi il sélectionne les informations qu’il désire et se rend acteur de celle-ci. Le lecteur a une vision clairement établie par Mediapart sur son rôle et la place qu’il occupe. Il ne peut écrire pour le journal car il n’est pas considéré comme journaliste professionnel du site. Mais il peut aussi formuler une certaine expertise critique envers les articles du journal et à leurs journalistes.

 

La profession journalistique doit, depuis ses débuts, justifier et démontrer sa légitimité auprès de son lectorat afin d’être écoutée, lue ou regardée. Ceci est dû entre autre à l’évolution technique incessante qui offre de nouveaux outils (exemple : Internet) et entraîne des transformations médiatiques (exemple : l’urgence de l’information). Ces nouveaux lecteurs comme Brigitte, ont aussi dû s’adapter à ces évolutions. Sa connaissance des médias s’est considérablement renforcée et se retrouve à émettre une critique sur les articles des journalistes du journal. Le lecteur parvient aujourd’hui à repérer les procédures de la profession. L’identité discursive d’un journal transparait aux yeux d’un lecteur expérimenté. Les journalistes se retrouvent comme cible idéale pour des lecteurs affutés. Cette expertise permet au journal de rester conforme aux attentes de ses clients/lecteurs mais aussi au journaliste de rectifier ses articles.

 

La démarche d’expertise du lectorat est une des spécificités qu’offrent ces nouveaux sites de l’information. S’ils proposent ce pouvoir de critique et de remise en question, c’est pour rester conforme au journal « idéal » de ceux-là. Le lecteur participe en fait au maintien de la politique de ces derniers. Sans cet échange, les sites de journalisme participatif n’auraient plus leur fonction initiale. « Cette force de l’interactivité, le lecteur la connaît pour la première fois », il ne se met pas en compétition avec le journaliste, c’est un échange d’idées, de connaissances…mais l’information a beau être très accessible, le travail de journaliste est toujours indispensable selon le fondateur de Rue89, Pierre Haski.

 

A croire que le lecteur-contributeur est le nouveau produit phare des médias participatifs !

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