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Le journal des Conférences
10 juin 2011

L’information, synonyme de qualité…ou de médiocrité ?

Les évolutions du paysage audiovisuel répondent à un grand nombre de contraintes, en 1er lieu cette chère concurrence. La hiérarchisation de l’information se voit donc orientée, soumise à différents facteurs où les principaux acteurs, lectorat/téléspectateurs/auditeurs/internautes et journalistes doivent trouver et revendiquer leur place ainsi que leur(s) rôle(s).

 

Le monde à très grande vitesse ; voici à quoi nous sommes confrontés. L’AFP, Reuthers diffusent un très grand nombre d’informations à la minute. La contrainte de l’urgence subie par les journalistes les oblige à traiter une information de manière beaucoup plus succincte qu’auparavant. Pour le champ médiatique, rapidité est synonyme d’efficacité. Il ne faut pas faire moins que la concurrence. Il ne faut pas rater le scoop, l’élément vendeur, car avant tout un média, quel qu’il soit, est une entreprise, il répond à d’autres contraintes (de marchés..). Cette nouvelle dynamique inclue qu’un grand nombre d’informations diffusées par les agences de presse soient passées à la trappe. Nous avons donc affaire à plus d’information mais moins bonnes en terme d’analyse.

 

Mais les journalistes ne sont plus seuls maîtres à bord du bateau l’information !

 

De nouveaux acteurs apparaissent et fragilisent la qualité de l’information véhiculée et perçue dans les médias. Les lecteurs-contributeurs, les journalistes-citoyens, les infomédiaires deviennent eux aussi producteurs d’information et même source. Par exemple, lorsqu’un avion commercial a amerri d’urgence sur l’Hudson River au large de Manhattan aux USA, c’est un citoyen américain qui a filmé et relayé aux agences de presse l’information. Le citoyen joue ici le rôle de reporter. D’autres acteurs, comme les infomédiaires contribuent à la production d’articles de meilleure qualité. Ces derniers relaient les sites d’information les plus complets selon les critères de recherche. Le journalisme de qualité semble alors pouvoir être choisi. Ils proposent en effet leur propre hiérarchisation de l’information.

 

Pour ce qui est de la boîte à image à succès, elle est restée un média fort. Elle résiste bien à Internet et réalise toujours un bon audimat. Apparait alors une stratégie de « suivisme » de la part des autres médias qui privilégie l’audimat (le quantitatif) au sujet (le qualitatif). Quand les journaux de 20h sont lancés, les chaînes réalisent une veille simultanée sur la concurrence. Par exemple, si le fait-divers à la Une de Tf1 attire plus de téléspectateur que la Une internationale de France 2, ce dernier enchainera aussitôt avec ce même fait divers.

 

L’actualité est elle donc choisi ? Elle est en effet soumise à plusieurs facteurs la déterminant. Le premier, nous l’avons vu, est le facteur commercial. L’agenda politique représente un de ces facteurs qui balisent l’information journalistique. Celui-ci rythme l’information lorsqu’il met en place une stratégie de communication. Les médias lui servent d’outils de polémique, d’information… mais le champ médiatique tente de prendre ses distances avec, par exemple, des stratégies de vulgarisation. Cependant, parfois, les médias « se font avoir ». Aux présidentielles confrontant J.M. Le Pen et J. Chirac, la France a suivi pendant une semaine un fait-divers banal qui a servi la politique sécuritaire du FN. C’est peut-être ce type de situation qui a donné lieu à un nouveau type de récepteurs. Selon Pierre Haski, les lecteurs appelés lecteur/contributeurs produisent une information de qualité car ils cherchent plus un journalisme d’investigation, d’analyse qu’un simple récapitulatif des dépêches AFP.

 

Une bonne information, une bonne communication est garantie par la complexité du message. Le paysage audiovisuel, soumis aux contraintes contextuelles vues précédemment, propose des informations brutes rivalisant presque avec celles de l’AFP. Cependant, une information de qualité existe. Les journalistes ne privilégient plus, mais celle-ci est la marque de fabrique de certains médias de référence (ex : Le Monde). Le journalisme de qualité se choisit.

 

Les interactions entre les différents champs marquent le champ médiatique. L’exigence du scoop et de l’urgence  répond à l’émergence d’Internet comme média fort. Ces états de faits vont à l’encontre d’une information de qualité mais c’est à nous et aux acteurs principaux de faire la différence. Les médias sont un business mais leurs fonctions sont tout autre. Les journalistes tout comme les lecteurs/auditeurs/téléspectateurs/internautes ont le choix. Le paysage audiovisuel est suffisamment développé pour trouver une information de qualité même si la tendance est inverse. Alors cherchez au lieu de râler !

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